Par Mike Hammer, ambassadeur des États-Unis auprès de la RDC
Twitter: @USAmbDRC
Un jour nouveau s’est levé dans l’est du Congo. Pendant près de deux ans, le virus Ebola a dévasté des familles, paralysé des communautés et intensifié les craintes dans une région déjà instable. Il a tiré le meilleur d’un grand nombre de gens—professionnels de santé risquant leurs vies pour les autres, responsables politiques et leaders religieux éduquant leurs communautés et d’innombrables mères, pères, frères et sœurs anonymes s’évertuant à assurer la santé et la sécurité de leurs familles. Ils ont vaincu les forces corrompues qui cherchaient à profiter des souffrances d’autrui ou promouvaient la violence pour leurs propres intérêts répugnants. Nous n’oublierons pas les 2287 vies congolaises perdues au cours de l’épidémie qui a sévi dans l’est, nous n’abandonnerons pas non plus les 1200 personnes environ qui peuvent parler de leurs incroyables récits de survie. Mais la 10ème épidémie d’Ebola, dans l’est du Congo, n’est plus et nous nous réjouissons de cela aujourd’hui.
Je voudrais saluer les contributions héroïques des professionnels de santé congolais et internationaux, des ONG et des Américains qui ont risqué leurs vies pour vaincre Ebola. Je me suis rendu régulièrement dans les régions touchées—Butembo, Katwa, Beni, Bunia et Goma—et j’ai pu constater de visu leur courage. Des femmes et des hommes qui ont travaillé pour protéger et sauver des vies, même, dans certains cas, face aux menaces de violence de forces lâches qui voulaient profiter de cette tragédie.
Grâce au leadership du président Félix Tshisekedi qui a demandé au plus grand expert mondial sur le virus Ebola, le Dr Jean-Jacques Muyembe, de gérer la riposte, nous avons vaincu l’épidémie. Le partenariat entre les Instituts nationaux de la santé des États-Unis (NIH) et l’Institut national de recherche biomédicale du Congo (INRB) a produit deux traitements efficaces et j’ai rencontré certains des survivants qui en ont directement bénéficié. Nous espérons pouvoir fournir ces thérapeutiques vitales à Mbandaka et, comme nous l’avons fait par le passé, nos Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et l’Agence américaine pour l’aide internationale (USAID) continueront de lutter aux côtés de nos amis du ministère de la santé sous la direction du ministre Eteni Longondo pour mettre fin à la 11ème épidémie d’Ebola en RDC.
Les États-Unis ont été le principal partenaire de la RDC l’ayant aidé à mettre un terme à sa 10ème épidémie d’Ebola, en faisant une contribution de près de $600 millions à la riposte. Au cours des premiers jours de l’identification du premier cas dans le Nord Kivu nous avons déployé dans la région des experts du CDC et de l’USAID. En quelques semaines, une Équipe américaine d’intervention en cas de catastrophe (DART) a travaillé sur le terrain avec le ministère de la santé, l’Organisation mondiale de la santé et d’autres acteurs locaux et internationaux pour contenir l’épidémie. Nous avons soutenu la gestion clinique des cas positifs, renforcé la prévention des infections et les mesures de contrôle, fourni des conseils sur l’investigation des cas et la recherche des contacts et facilité l’engagement communautaire significatif et les campagnes de sensibilisation. L’USAID et la Fondation Mérieux ont financé un laboratoire mobile de dépistage à Goma qui peut détecter localement la présence du virus Ebola et d’autres maladies contagieuses dans des échantillons de sang.
Nos contributions à la riposte anti-Ebola ont été le prolongement naturel de notre appui de longue date au système de santé congolais. Les États-Unis ont fourni près de $1,6 milliard en aide sanitaire à la RDC au cours des 20 dernières années. Le CDC a formé plus de 300 épidémiologistes congolais de terrain, des “détectives en maladies” capables de riposter à la COVID-19 et aux futures épidémies. Plus d’un tiers de la population congolaise est couvert par les programmes de l’USAID ayant trait à la santé maternelle et infantile, à la nutrition, à la malaria et aux interventions relatives à la tuberculose atteignant les communautés les plus à risque dans des régions difficiles d’accès. Nous avons aidé la RDC à développer son Plan Mashako pour le renforcement de la vaccination systématique—qui vise à réduire l’impact des épidémies actuelles de polio et de rougeole. Depuis 2003, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) a investi dans la prévention, la détection, le traitement et les soins du VIH et appuie actuellement les traitements antirétroviraux en faveur de 130,000 personnes vivant avec le VIH en RDC. La RDC a été récemment désignée comme pays devant bénéficier d’un appui intensif dans le cadre du Programme d’action des États-Unis en matière de sécurité mondiale (GHSA) qui nous fournira des opportunités supplémentaires—ensemble—pour renforcer la capacité de préparation à long terme de la RDC au sein des menaces variées contre la santé et la sécurité auxquelles la RDC fait face.
Alors que la riposte anti-Ebola dans l’est se tourne vers l’appui au survivants, notre attention se tourne aussi, malheureusement, vers une nouvelle épidémie d’Ebola à Mbandaka et nous continuons à faire face aux réalités de la pandémie du coronavirus. Les États-Unis ont annoncé l’octroi de près de $30 millions en faveur de la RDC pour fournir un appui en matière de santé et d’éducation, afin d’atténuer les effets de la COVID-19. A l’instar d’Ebola, la COVID-19 ne respecte ni les frontières, ni la politique, ni la nationalité. C’est ensemble seulement que nous la vaincrons et nous devons continuer à prendre des mesures appropriées pour nous protéger et protéger les autres. Je salue les leaders et les activistes, toutes tendances politiques confondues, notamment la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, Jeanine Mabunda, Martin Fayulu, Moise Katumbi, LUCHA, Rien sans les femmes, le Cardinal Ambongo et les autres leaders religieux qui, dès le commencement, ont appelé au respect des pratiques appropriées de prévention telles que le lavage fréquent des mains, le port de masques, la distanciation sociale et la nécessité de rester chez soin en cas de maladie. Ces mesures sont maintenant plus importantes que jamais ; nous devons rester vigilants. Davantage d’aide américaine est en train d’être acheminée, et nous serons là pour le peuple congolais.
Le courage et la détermination à l’encontre d’Ebola dans un environnement sécuritaire dangereux, dont nous avons été témoins, nous inspirent et démontrent que maintenant, ensemble, nous pouvons combattre deux autres ennemis invisibles, une nouvelle épidémie d’Ebola et la COVID-19. Comme le secrétaire d’Etat à la Santé et aux services sociaux Alex Azar l’a déclaré lors de sa visite en RDC, les États-Unis étaient ici avant le premier cas d’Ebola et ils seront ici longtemps après le dernier cas. Les États-Unis lutteront avec vous, ensemble, contre tous les ennemis – c’est à ça que servent les amis !
Nous ne faisons pas d’illusions ; malgré cette victoire importante, les Congolais font face à beaucoup d’autres défis—l’endiguement d’autres maladies, la lutte contre la corruption, la fin de l’impunité et l’élimination des groupes armés impitoyables dans l’est, notamment les ADF. Il serait facile d’être pessimiste à l’égard de l’avenir de la RDC. Mais je ne le suis pas. Les États-Unis ne le sont pas. Nous assistons à des changements en RDC et, bien que la route soit longue et difficile, nous croyons qu’ensemble nous pouvons renforcer la démocratie de la RDC, créer des opportunités économiques et promouvoir la bonne santé et la sécurité. C’est la mission du Partenariat privilégié pour la paix et la prospérité conclu par les États-Unis et la RDC.