Discours de cloture lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la RDC

Ambassadeur Nikki Haley

Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies

Mission des États-Unis auprès des Nations Unies

12 février 2018

J’aimerais souligner que vous avez dit que les gens doivent se rendre au Congo pour comprendre. J’ai visité ce pays, je l’ai vu et j’ai écouté les gens. La communauté internationale veut vous aider. Une communauté internationale qui vient de passer des heures à parler de la façon dont nous avançons. Et cette communauté internationale veut vraiment être le témoin d’élections libres et équitables. Je comprends votre frustration et les raisons pour lesquelles vous vous êtes mis en colère tout à l’heure, mais j’aimerais dire ceci: relativement aux décès, veuillez demander à M. Kabila ce qu’il a fait de ma liste. Je lui ai donné une liste, et aucune mesure n’a été prise. Nous savons que cette liste doit être examinée. C’est une liste sérieuse qui concerne le décès de ces deux personnes.

Deuxièmement, quand vous dites que vous en avez assez de la façon dont les gens parlent de la République démocratique du Congo, il n’y a pas d’enthousiasme à pouvoir parler de la République démocratique du Congo. Mais pour le bien du peuple, j’ai parlé aux gens à l’intérieur et hors des camps. Ces gens veulent vivre une bonne vie. Ils veulent une bonne qualité de vie. Ils veulent pouvoir s’exprimer sans avoir à s’inquiéter—s’ils manifestent—de savoir s’ils vont se faire tirer dessus ou s’ils seront durement traités.

Et alors que vous êtes irrités d’entendre des commentaires négatifs envers la RDC, laissez-moi vous dire ceci: au lieu d’exprimer votre frustration, nous apprécierions le fait que les dirigeants de la RDC posent de bonnes actions pour s’assurer qu’ils écoutent leur peuple et qu’ils travaillent avec la CENI et les partenaires régionaux en vue de l’organisation d’élections libres et équitables et pour réellement poser des actions—non pas crier sur les évêques, ni blâmer le reste du monde—mais pour faire en sorte que vous compreniez que votre pays et votre gouvernement sont responsables des souffrances de la population de votre pays.

Et vous seul pouvez résoudre ce problème. Nous voulons tous vous aider à le régler. Mais j’ai vu ces enfants. Il n’y a aucun espoir dans leurs yeux en ce moment. J’ai écouté ces mères. Elles sont tristes à l’idée de savoir que leurs enfants n’auront pas d’emplois et n’auront aucun avenir. C’est l’occasion pour le gouvernement Kabila de penser à un héritage. Voulez-vous l’héritage de ce qu’il a déjà été—un mélange de combats, de répressions et d’excuses? Ou voulez-vous un pays qui montre ce que c’est de se lever, de prendre ses responsabilités, et d’enfin écouter les voix des Congolais? Ils le méritent.

À nos intervenants, aux membres du Conseil de sécurité et aux participants régionaux, merci pour vos remarques réfléchies et votre engagement continu envers la RDC. Nous continuerons à suivre cela de près. Je m’adresse à la CENI pour lui faire comprendre que tous les yeux sont braqués sur vous dans le monde entier. Je dis à la RDC qu’elle a beaucoup d’amis qui veulent la voir réussir. Et au peuple congolais je dis que nous ne baisserons pas les bras avant que vous n’organisiez des élections libres et justes. Et je vous demande à tous, alors que nous avons eu cette longue réunion aujourd’hui, de saisir que le travail n’est pas encore fini. Chaque mois, nous devons examiner ces points de référence et voir si nous les avons atteint.

Merci beaucoup.